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Les Bédouins du Néguev, le Monde diplomatique et les arbres de la colonisation

Politique

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Klod Frydman (Mabatim Info)

Les Juifs russes et polonais qui composaient les premières immigrations vers ce qui n’était pas encore Israël n’étaient pas des hommes de la terre. C’étaient des intellectuels, des petits artisans et commerçants, des idéalistes.

En Israël, on les appelle les « pionniers ». Sans connaissances et pratiquement sans outils, ils entreprirent de mettre en culture la terre aride pour réaliser leur rêve, un pays où « coulent le lait et le miel ».

Avec courage et acharnement ils défrichèrent les sols, asséchèrent les marais, plantèrent des arbres. Puis les réfugiés rescapés de la Shoah ont planté des millions d’arbres à la mémoire des millions de Juifs assassinés par les nazis.

En octobre 2024, un article du Monde Diplomatique prétend que « L’arbre est un outil colonial ». (Aïda Delpuech1).

Cet article qui travestit l’histoire tente de montrer qu’en fait, planter des arbres dans le désert du Néguev est un outil de colonisation.

L’article est antisémite mais également islamophobe, car il établit que les Arabes – c’est leur culture – doivent vivre dans un environnement identique à celui des siècles passés : sans eau, sans viabilité, sans verdure et sans cultures dans les deux acceptations du terme.

Le désert du Néguev

Le Néguev (de l’hébreu : נֶגֶב ; en arabe : النقب – Naqab) est une région désertique du sud d’Israël. En hébreu biblique, Néguev signifie « sud ». S’étendant sur 13 000 km2, c’est plus de la moitié de la superficie de l’État d’Israël.

Selon Flavius Josèphe, historien incontournable, le Néguev était au premier siècle de notre ère une terre fertile. Les campagnes militaires romaines détruisirent la région, la vidèrent de ses habitants. Il en résulta déforestation et érosion des sols. Au Moyen âge, une petite période glaciaire puis l’invasion arabe du calife Omar en 638 accompagnée de la peste noire et enfin l’occupation ottomane accentuèrent le phénomène, le Néguev s’est transformé en désert.

Le très anti-israélien « Orient XXI » décrit ainsi le Néguev

« À la fin du XIXe siècle, le paysage palestinien de l’empire ottoman est fait de garrigues et de déserts. En raison du climat sec et aride, de l’importance du pâturage ou encore de la législation mise en place par le sultanat qui impose aux paysans une taxe sur chaque arbre, le territoire est très peu boisé, fait de collines « chauves » où apparaissent quelques arbres fruitiers et des oliviers. Finalement, les derniers arbres sont abattus pendant la première guerre mondiale, utilisés par l’armée ottomane comme bois de chauffe ou pour l’extension de la ligne de chemin de fer »2.

De plus, les rares plantations qui subsistaient, telle la culture de la vigne furent abandonnées au fur et à mesure du développement de l’Islam qui interdisait le vin et les boissons alcoolisées.

Les Bédouins du Néguev

Sur les 600 000 habitants du Néguev, on dénombre environ 200 000 Bédouins. Les Bédouins se considèrent comme les véritables propriétaires du désert. Ils sont Arabes, originaires de la péninsule arabique. Le terme « Bédouin » vient du mot arabe « Badawi », qui signifie « peuple de la Terre et du désert »Leurs coutumes sont claniques avec pour principal attachement la tribu. Les plus importantes tribus du Néguev sont les Tarabin, Al-Tayhat, Al-Jabbarat et Al-Azazma.

Palestiniens authentiques, les Bédouins du Néguev ont survécu grâce à l’élevage de moutons et de chèvres. La pénurie d’eau et de terres pastorales permanentes les obligeaient à se déplacer constamment. Au siècle dernier, ils rançonnaient les caravanes. Gens du voyage, ils ont toujours eu la réputation de poser des problèmes et sont souvent accusés de trafics et de rapines.

Pour ces raisons, à partir de la moitié du 19e siècle, sous l’empire ottoman, le sultan Abdülhamid II décida de contrôler les Bédouins. Il entreprit de les sédentariser. Cette politique fut maintenue lors du mandat britannique et est toujours poursuivie par l’État d’Israël.

Village bédouin du Néguev

Les Bédouins et Israël

Par le passé, en particulier lors de la grande révolte arabe, des Bédouins ont combattu au côté des Juifs. Aujourd’hui, les Bédouins sont citoyens à part entière de l’État d’Israël. Beaucoup d’entre eux participent dans Tsahal à la défense du pays, spécialement dans les unités de pisteurs3. On considère que beaucoup de progrès ont été accomplis dans leur quotidien. Ils ont accès dans leurs villages à l’eau et l’électricité, l’instruction est devenue obligatoire, l’excision a disparu, ils ont accès au système de santé, etc. Ils ont même participé au gouvernement israélien, avant Netanyahou.

Pour résoudre les problèmes du Néguev, différents ministères et administrations israéliens ont pour projet :

– d’augmenter le taux d’emploi de la population bédouine du Néguev, diversifier les lieux de travail et accroître l’intégration des Bédouins dans l’emploi au sein de l’économie israélienne,

– de développer les infrastructures, notamment celles qui soutiennent l’emploi, l’éducation et la société.

– de renforcer la sécurité.

– de promouvoir l’éducation des Bédouins du Néguev afin d’accroître leur participation au marché du travail.

– de renforcer et développer la vie sociale au sein de la communauté et le leadership dans les villages et étendre les services sociaux.

Cependant, des conflits subsistent, notamment culturels et fonciers. Ils sont nombreux à refuser la sédentarisation qui aliène leur liberté traditionnelle. Le plan Begin-Prawer qui prévoyait leur relocalisation a provoqué de violentes manifestations avant d’être finalement rejeté.

La loi turque de 1858 est la base de la politique foncière d’Israël : les terres qui ne sont pas enregistrées comme propriété privée sont considérées comme des terres d’État.

Les Bédouins enregistraient peu les terres sur lesquelles ils vivaient car dans l’Empire ottoman, la propriété foncière signifiait des obligations, notamment en matière d’impôts et de service militaire.

Aujourd’hui ils ne peuvent pas prouver les droits de propriété qu’ils revendiquent, d’où des problèmes récurrents.

Les Bédouins et le Hamas

Malgré une religion, une langue et des traditions communes, Bédouins et Arabes dits Palestiniens se distinguent par d’importantes différences culturelles. Leurs relations demeurent tendues.

La plupart des Bédouins se considèrent Arabes, non Palestiniens, et les Palestiniens ne les reconnaissent pas comme tels. Pour eux, ils sont les habitants du désert.

Le massacre du 7 octobre par le Hamas en est une illustration :

Le Hamas prétendait viser les Israéliens mais au moins 21 Bédouins ont été tués et six pris en otage. Les villes et villages arabes et bédouins ont subi les tirs de roquettes. Le Hamas, (Frères musulmans) veut éradiquer les Juifs et les Chrétiens, mais aussi ceux qu’il considère comme des mauvais musulmans.

Umm al-Nasr est un gros village bédouin situé au nord de la bande de Gaza, à la limite d’Israël. En juin 2022, les forces de sécurité du Hamas ont attaqué ce village avec des bulldozers pour démolir les maisons. Ils ont agressé des femmes, des jeunes et des personnes âgées, tiré en direction des habitants et arrêté de nombreuses personnes qui se trouvaient devant des bulldozers. De nombreux villageois ont été blessés par balles réelles, et les ambulances ont été empêchées de transporter les blessés.L’objectif du Hamas est de déplacer les Bédouins, d’accaparer leurs zones pour construire des logements et distribuer des parcelles à ses employés en paiement d’arriérés de salaire4.

L’ambition des dirigeants palestiniens est-elle de revenir aux temps d’avant ce qu’ils considèrent comme la colonisation ?

Au désert et à la misère ? Au bon vieux temps de la peste noire ou de la peste brune quand le Mufti el Husseini était ministre d’Hitler ? Cette ambition semble partagée par le Monde Diplomatique5.

Refleurir le désert

La désertification qui transforme les terres cultivables et les zones verdoyantes en zones arides est une catastrophe pour l’humanité. Tous les continents en sont affectés. Un tiers de la population mondiale pourrait être menacée de famine dans un avenir proche.

Israël a considéré que la progression du désert n’est pas une fatalité. Il a fixé pour objectifs de stopper la désertification, faire reculer le désert et récupérer les terres désertiques. Seul pays au monde à avoir atteint ces objectifs, Israël met aujourd’hui ses solutions à la portée des autres pays, notamment en Afrique6.

Parmi les outils développés, il y a la maîtrise de l’eau et surtout la forestation. Celle-ci a débuté à la fin du 19e siècle, dès le début du projet de sionisme par Hertzl. Elle a réalisé, sans interruption, la plantation et l’entretien de 100 millions d’arbres. Les conséquences en sont de neutraliser l’effet des tempêtes de sable grâce aux haies protectrices, de réduire la sécheresse de l’environnement grâce l’ancrage de la végétation au sol, de renforcer la végétation et de réduire puis annuler progressivement le ruissellement catastrophique en temps de pluie.

Les essences plantées sont l’eucalyptus (les Palestiniens l’appellent l’arbre des juifs) mais également le pin surtout le pin d’Alep répandu dans le bassin Méditerranéen et le cyprès.

Un slogan propalestinien dit que, comme ces arbres, Israël et les Israéliens n’ont rien à faire au Moyen-Orient7.

Simultanément à la plantation d’arbres il a fallu fixer une population agro-urbaine dans la zone désertique. Concevoir un réseau d’agglomérations constituant des pôles de reconquête du désert bénéficiant d’infrastructures de qualité : en eau, en énergie et en transports publics. Ces infrastructures permettent de développer une vie agricole enrichie progressivement par tous les aspects d’une vie urbaine riche et diversifiée.

Laboratoire de la lutte contre la désertification, Israël travaille pour un futur meilleur pour l’humanité. Il le pratique méthodiquement en Israël dans les quatre pôles actuels de reconquête sur le désert au Sud de Beer-Sheva, le long de la vallée de l’Arava, à l’Ouest du Néguev et au Sud sur le plateau de Ramat Néguev.

Aujourd’hui quand on voyage de Tel Aviv ou de Jérusalem à Eilat, on cherche le désert. Le tiers du Néguev est planté de forêts, de champs et de pâturages8. À chaque traversée on constate que le paysage a évolué et que l’agriculture et les forêts gagnent sur le désert.

Si beaucoup de Bédouins bénéficient de cette évolution, d’autres refusent ces changements de leur mode de vie, et surtout l’atteinte à ce qu’ils considèrent leurs propriétés. Résoudre ce problème est un important défi pour Israël.

Un Juif se cache derrière un arbre

L’article 7 de la charte du Hamas de 1988 déclare9 :

« L’Apôtre de Dieu – que Dieu lui donne bénédiction et paix – a dit : « L’Heure ne viendra pas avant que les musulmans n’aient combattu les Juifs (c’est-à-dire que les musulmans ne les aient tués), avant que les Juifs ne se fussent cachés derrière les pierres et les arbres et que les pierres et les arbres eussent dit : ‘Musulman, serviteur de Dieu ! Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le.’ »

Le Hamas a prétendu avoir amendé sa charte en 2017. Mais le journaliste Charles Enderlin estime que la pseudo charte de 2017 est destinée à brouiller le regard des Occidentaux. Il n’est pas question de reconnaissance d’Israël. Les pro-Hamas peuvent prétendre que la charte a été amendée10. » Pour s’assurer du contraire, écrit Charles Enderlin, il suffit d’écouter les prêches dans les mosquées tenues par le Hamas. »

La preuve en est apportée par le pogrom antisémite du 7 octobre 2023 quand le Hamas a massacré les Juifs des kibboutz du sud qui étaient les plus fervents défenseurs des Palestiniens.

L’article est partagé

Dans une résolution du 26 novembre 2019 sur l’agriculture, l’ONU a voté pour l’utilisation de la technologie israélienne dans le monde. 141 pays ont soutenu cette résolution, la Syrie et le Vénézuéla ont voté contre.

Mais pour ceux qui partagent à profusion cet article du Monde diplomatique, parfois avec le logo de la France Insoumise11les arbres sont des armes de la colonisation juive, « le projet de boisement est un cancer ».

L’afforestation et la volonté de « faire fleurir le désert » sont une agression contre la terre « arabo-musulmane ». Pour le Monde diplomatique, le désert serait donc un cadre de vie idéal pour les Arabes ?

Le Monde diplomatique, le « Diplo » se prétend un journal sérieux. Créé à l’origine par Hubert Beuve-Méry il a suivi l’évolution de sa société mère, « le Monde ». Il a trahi l’esprit de ses fondateurs.

Pour le « Diplo », faire reculer le désert est un progrès pour l’humanité, sauf quand ce progrès nous vient d’Israël.

Le Diplo manipule ses lecteurs. Il n’est en réalité qu’une publication militante publiant des contre-vérités afin d’attiser la haine d’Israël KF

Klod Frydman, MABATIM.INFO


1 Aïda Delpuech est journaliste à Tunis. Elle s’exprime dans un média nommé Inkifada. Ses reportages et ses enquêtes traitent la plupart du temps de thématiques liées à l’écologie et aux luttes sociales.

2 https://orientxxi.info/magazine/les-forets-piliers-de-la-colonisation-en-palestine,2141

3 Notamment Gadsar 585, bataillon bédouin de Tsahal.

4 https://www.al-monitor.com/originals/2022/06/hamas-use-excessive-force-displace-bedouins-angers-gazans

5 Le bon vieux temps de la peste noire en Palestine – Ops & Blogs | The Times of Israël

6 https://frblogs.timesofisrael.com/les-douze-lecons-universelles-du-recul-reussi-du-desert-en-israel/

7 Gilad Atzmon : le buisson ardent, 3 décembre 2010 – ISM-Palestine, France. Gilad Atzmon, auteur du Monde diplomatique est un Juif antisémite, il a rejeté son judaïsme. Son livre La Parabole d’Esther « constitue un florilège de tous les poncifs de l’antijudaïsme le plus vulgaire » écrit Dominique Vidal, également du Monde diplomatique,

8 https://fr.dreamstime.com/les-vaches-broutent-printemps-des-p%C3 %A2turages-n%C3 %A9guev-isra%C3 %ABl-fleurs-sauvages-plantes-cactus-sabra-pr%C3 %A8 s-du-image177371571

9 Charte du Hamas : https://iremam-base.cnrs.fr/voix/voix15.htm

10 Charles Enderlin : Le Grand Aveuglement, Israël face à l’islam radical. Il avait été controversé après le suivi de l’affaire Al-Dura pour Antenne 2.

11 https://www.youtube.com/watch?v=r76qpBuHyB0


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