Témoignage : L’Ukraine avant la guerre (Par Thierry Tabet)

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Publié le 18 août 2023

J’ai été enchanté de connaitre ce merveilleux pays au mois de mai 2019 après une opération commerciale, chargé en pression pour un challenge sur un chiffre d’affaires à réaliser et surtout pour un repos bien mérité.
J’ai eu la chance de rencontrer une personne avec laquelle j’avais, à distance organisé une partie de mon voyage, et absorbé par son regard et la force de ma persévérance, j’ai réussi à obtenir un rendez-vous galant pour parler de nos vies respectives. Finalement, nous avions ensemble, décidé de partir vers un endroit que je voulais absolument voir afin d’y faire mon pèlerinage c’est Ouman, l’endroit où se situe la dernière demeure de Rabbi Nahman de Breslev.
Nadiia, c’est le prénom de mon guide co pilote, a accepté de me servir de guide avec la maitrise
de sa langue maternelle pour rejoindre la synagogue, c’était un samedi jour de Chabbat, nous arrivions enfin à proximité et avions l’impression d’être en Israël, les affiches, les publicités étaient écrites uniquement en hébreu, les restaurants, écoles, magasins aussi.
Nadiia et moi devions, à l’entrée de ce lieu religieux, nous séparer afin de respecter le rituel. Une fois à l’intérieur, proche de la Teba et après avoir revêtu le Taleth je me dirigeais vers l’officiant, un Rabin avec une barbe lumineuse à qui je demandais de bien vouloir faire une prière au dessus du sépulcre de Rabbi Nahman en citant les noms en hébreu notés sur un feuille de papier que j’avais soigneusement protégée dans la poche de mon pantalon et sa réponse fut étonnante et gratifiante. En effet, Monsieur le Rabbin me répondait de la manière suivante « Vous allez vous-même faire ces prières et lui répondais, mais je ne suis pas Rabbin ! Il poursuivait avec ces mots« Ici vous l’êtes ».
Alors on s’approchait tous les deux du monument de marbre noir avec un livre que me remettait Monsieur le Rabbin et j’exécutais mes prières. Une fois le livre refermé, les Hassidim, assistés de l’officiant, me prenaient la main et m’entrainaient en chantant et en dansant autour de la Teba, ces moments d’intenses émotions resteront à jamais marqués dans mon esprit et mon coeur.
En sortant, un assistant venant des Etats Unis me demandait si j’avais fait la prière, cette question était étrange mais je lui répondais laquelle, il poursuivait celle que tu allais revenir ici à Ouman et ma réponse fut, avec un sourire, largement positive.
J’y suis allé trois fois et toujours avec les mêmes sensations de bonheur qui font du bien. Nous avions poursuivis notre périple jusqu’à Odessa, ville portuaire de l’Ukraine, très jolie et dans laquelle il y a une belle communauté juive.
L’hôtel dans lequel nous résidions, était juxtaposé à la grande synagogue d’Odessa et avait, sur la droite, à l’entrée de cet édifice, une belle et imposante Mezuzah.
Les personnes de notre communauté peuvent en Ukraine se balader en toute liberté avec leur Kippa sur la tête sans le moindre problème et sans être montrés du doigt pour leur appartenance religieuse.
Il y a dans cette jolie ville d’Odessa, bordée par la mer noire, des restaurants et magasins d’alimentation cachère et l’étoile de David étincelante surplombe les devantures.
De retour à la capitale je souhaitais passer Chabat à la synagogue de Kiev, l’endroit est merveilleux et les disciples accueillants si bien que je renouvelais, à chaque passage en Ukraine, mes Chabats dans ce lieu de repos spirituel et religieux. Ma dernière visite était le vendredi 18 février 2022, mon départ de ce pays était le 22 février 2022, la veille de ce terrible événement. Je n’ai jamais connu, en 3 ans avec des séjours réguliers environ tous les mois, la moindre agressivité ou même vu deux personnes s’insulter mais plutôt de la sérénité et de la joie sans oublier le civisme grandement respecté et malheureusement oublié dans notre pays.
J’espère retrouver ce pays rapidement et je souhaite du courage aux Ukrainiens.