« Si j’avais encore des doutes avant le 7 octobre, ils ont été dissipés ».

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Mariée, mère de trois enfants, Ofer Halperin-Rothschild a été évacuée à Shefayim ● Voici son histoire. Par TAMAR MOR SELA (Times of Israël)

Samedi, à 6h30, les sirènes ont retenti à Kfar Aza. Maayan, 1 an, et Ariel, 10 ans, étaient déjà réveillés. Puis Lior, 5 ans, s’est réveillée. Nous avons regroupé tout le monde, y compris les deux chiens, dont l’un est sourd et qu’il faut convaincre de bouger, et nous sommes entrés dans le mamad – abri anti-atomique.

Ma première pensée a été : « Qui avons-nous tué cette nuit ? », puis nous avons entendu une autre sirène, puis une autre et encore une autre. Au bout de dix minutes, j’ai demandé à mon mari Matan de nous apporter de l’eau. Mes enfants ont peur des sirènes, alors au début, nous avons dansé et chanté dans le maamad pour faire retomber la tension.

Soudain, nous avons entendu des coups de feu à proximité. Nous vivons dans l’allée de maisons situées à côté de l’armurerie et nous avons entendu des échanges de coups de feu inhabituels. J’ai pensé à la possibilité d’une infiltration terroriste, mais je me suis rassurée en me disant qu’ils seraient bientôt abattus.

Ensuite, l’équipe de sécurité du kibboutz nous a fait savoir qu’il y avait des terroristes dans le kibboutz et que nous devions rester dans nos abris et ne pas faire de bruit.

Comment rester silencieux avec des enfants ? Que leur avez-vous
dit ?

Je leur ai dit qu’il y avait des méchants dans le kibboutz et que nous devions rester tranquilles. Lior a commencé à poser des questions : « Pourquoi sont-ils méchants et que veulent-ils faire ? » Je lui ai expliqué qu’ils voulaient notre territoire, qu’ils ne voulaient pas que nous vivions ici et qu’il s’agissait d’une lutte de longue haleine. Elle a suggéré que s’ils venaient dans notre maison, nous pourrions leur donner de l’argent et ils partiraient.

Vers 9 heures du matin, l’électricité a été coupée. Nous avons éclairé la pièce avec une petite chaîne de guirlandes de Noël que j’avais achetée la veille. Nous avons fabriqué des ventilateurs de fortune, nous avons uriné dans les couches de Maayan, nous sommes restés enlacés et avons attendu que le temps passe, que quelqu’un vienne.

Mes parents se trouvaient à l’étranger avec trois autres retraités du kibboutz. Leur maison a été complètement détruite. Ils m’envoyaient des messages et savaient mieux que moi ce qui se passait à l’extérieur, mais ils ne me l’ont pas dit. Ma sœur, qui vit dans un autre quartier du kibboutz, était avec ses enfants chez le voisin et, vers 9 heures du matin, ils ont quitté le kibboutz pour Mitzpe Ramon.

Comment ces heures se sont-elles écoulées pour vous ?

J’étais dans le déni, je n’ai pas intériorisé l’ampleur de l’événement. Les enfants étaient déconnectés et dormaient la plupart du temps. Trente heures se sont écoulées jusqu’à l’arrivée des secours, et lorsqu’ils sont arrivés, j’ai pris le panier de linge que j’avais plié la veille, j’ai déversé son contenu dans une valise, j’ai récupéré quelques vêtements pour les enfants et nous sommes partis.

À l’extérieur de la maison se tenaient des soldats armés et un véhicule blindé de transport de troupes. Nous avons pris les chiens, je me suis assise par terre avec les enfants et Matan est resté debout. En chemin, je lui ai demandé ce qu’il voyait et il m’a répondu : « Tu ne veux pas savoir. »

L’évacuation

Dans un premier temps, ils nous ont évacués vers le kibboutz Mishmar HaNegev, près de Rahat. Le dimanche soir, nous nous sommes rendus à Shefayim. Tous ceux qui ont pu partir le samedi soir ont été évacués vers Eilat. Sur le chemin de Mishmar HaNegev, nous nous sommes arrêtés pour faire le plein et j’ai vu un ami. J’allais plaisanter sur l’aventure que nous avions vécue, mais j’ai vu que son visage était bouffi d’avoir pleuré pendant des heures.

Il m’a dit que sa sœur et son beau-frère avaient été assassinés. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre ce qui se passait. J’ai découvert que des amis proches (Smadar et Roee Idan) avaient été assassinés et que notre amie Hagar Brodutch avait été prise en otage à Gaza avec ses trois enfants. Son mari, Avichaï, faisait partie de l’équipe d’intervention d’urgence et a survécu.

Je me suis assise par terre et j’ai sangloté. J’ai ressenti la culpabilité du survivant. Comment se fait-il qu’il y ait eu dix terroristes dans la maison voisine, que des membres de l’équipe d’intervention d’urgence aient été assassinés dans la maison derrière nous et qu’il y ait eu des victimes dans la maison en face de nous, mais qu’ils ne soient même pas entrés dans la nôtre ?

Kfar Aza compte quelque 800 membres. Soixante-cinq d’entre eux ont été assassinés, 18 ont été enlevés et cinq sont encore otages : Doron Steinbrecher, Emily Damari, Keith Siegel et les jumeaux Ziv et Gali Berman.

Il m’a été difficile de faire face à la série d’enterrements, c’est pourquoi je n’ai assisté qu’à ceux des personnes dont j’étais proche, comme Avi Hindi, chef adjoint de la sécurité, Nadav Amikam, un ancien camarade de classe et membre de l’équipe d’intervention d’urgence, ainsi que Livnat et Aviv Kutz et leurs trois enfants. Ce furent quatre semaines pleines de funérailles, de shiva – la semaine de deuil rituelle – et de commémorations.

Le lundi, nous avons eu une réunion au kibboutz. Nous avons compris que nos vies avaient complètement changé. J’ai vu que beaucoup de gens étaient brisés. J’ai compris que j’allais relativement bien, que ma famille allait bien, que tout le monde allait bien. Au terme de la réunion, je me suis tournée vers le chef de la communauté et j’ai demandé à être responsable de l’éducation.

Est-ce que vous aviez alors déjà compris qu’un cadre éducatif était nécessaire ?

Oui. J’ai vu des enfants qui s’accrochaient à leurs parents et leurs parents qui parlaient, encore et toujours et j’ai réalisé qu’il fallait que nous nous assurerions que les enfants ne seraient pas exposés à toutes ces histoires horribles, et qu’il fallait que les parents puissent avoir l’espace nécessaire pour pleurer, faire leur deuil. L’un des membres du kibboutz a pris en charge tout le côté logistique à l’hôtel et un autre a eu pour mission de collecter les dons.

Quand l’Opération « Bordure protectrice » avait commencé en 2014, nous avions été évacués à Nir HaEmek, un internat de la WIZO qui est situé à proximité d’Afula. Nous étions restés là-bas pendant deux mois. Mon amie, qui était coordinatrice de l’éducation à l’époque, m’avait demandée de l’aider à occuper les enfants de maternelle et des classes de primaire. J’étais alors graphiste, je n’avais aucune expérience de l’enseignement. Nous avions contacté Ramat David, qui avait suggéré que nous unissions nos forces. Cela avait été une réussite.

Cette fois-ci, nous avons décidé de ne pas mélanger les choses parce que nous avons compris que nous avions vécu quelque chose qui était sans précédent et qu’il nous fallait un cadre unique en son genre. Presque chaque jour, nous incluons une leçon thérapeutique – comme travailler avec des animaux, travailler sur le mouvement, faire du yoga, de la thérapie par l’art (…) Après l’Opération « Bordure protectrice », j’ai abandonné le graphisme pour entrer dans l’enseignement.

Le 11 octobre, nous avons ouvert trois jardins d’enfants dans l’hôtel. Des équipes du Mouvement des kibboutzim sont venues nous donner un coup de main, d’abord bénévolement, puis en touchant un salaire au bout d’un mois. IKEA et d’autres bienfaiteurs nous ont fait des dons de matériel : des chaises, des bureaux pour les enfants, du matériel pour faire de l’art, etc… Quand nous avons constaté que les choses se stabilisaient, alors nous avons fait venir un instituteur de maternelle, rémunéré celui-là.

Je pense que j’ai été protégée et que j’ai été aidée, face à l’étrange situation que nous vivions, en me consacrant à des activités positives pour l’avenir, ouvertes sur la vie. Cela a été une mission pour moi de venir en aide à ceux qui étaient plus vulnérables que moi. Petit à petit, nous avons commencé à rallonger les heures de cours pour les plus jeunes, nous avons divisé les élèves en deux classes. Il y a deux semaines, ils ont rejoint l’École d’éducation environnementale de Gaash.

De Shefayim à Rishpon

Après trois semaines, nous avons entendu dire qu’un appartement de trois pièces était disponible à Rishpon, près de Shefayim. Perdre l’endroit où nous vivions et perdre notre maison était le plus difficile à vivre, en particulier pour Ariel qui regrettait sa chambre, ses Legos et ses jouets.

Vivre dans un hôtel n’est pas facile, et plus particulièrement pour une famille comptant trois enfants encore petits. Je voulais pouvoir faire la cuisine pour mes enfants, prendre des repas avec eux en famille et je voulais qu’ils puissent avoir une chambre, avec des lits, des jeux ; je voulais que nous aussi puissions avoir une chambre. Je voulais avoir le sentiment que nous avions à nouveau un « chez nous ».

Les habitants de Rishpon – ils sont formidables – ont préparé la maison et d’autres devaient accueillir les évacués. Nous sommes entrés et j’ai fondu en larmes. Il y avait tout ce dont nous avions besoin. Le réfrigérateur et les placards étaient pleins ; nous n’avons pas eu besoin de ramener quoi que ce soit.

Les enfants étaient ravis et ce changement leur a été salvateur car, à Shefayim, ils étaient physiquement sur les nerfs à la fois à cause de la quantité de sucre qu’ils consommaient (on leur donnait beaucoup de bonbons) et aussi parce qu’à l’hôtel, il y avait une foule de personnes en deuil qui pleuraient, qui riaient (…) Une expression de trop-plein émotionnel.

Une seule visite à Kfar Aza

Un mois après notre installation à Rishpon, je me suis rendue à Kfar Aza avec mon père pour récupérer quelques affaires. Je me suis garée en mettant le coffre face à la porte. Je ne voulais pas voir le kibboutz. J’ai pris mes affaires, mon père a chargé la voiture, et je ne suis même pas allée voir la maison détruite de mes parents.

Sept terroristes s’étaient installés dans leur maamad, avec des explosifs en grande quantité. Mes albums de photo d’enfance sont criblés d’impacts de balle et la maison toute entière a été détruite parce qu’il y a eu des combats à l’intérieur. Mes parents avaient une menorah dont ils avaient hérité de mon arrière-grand-mère qui avait immigré depuis la Hollande. Cette menorah avait survécu avec elle à la Shoah.

À Hanoukka, le groupe Frères d’Armes a aidé mon père à sauver quelques objets qui se trouvaient dans la maison et ils ont retrouvé la menorah intacte. Il y a quelques jours, nous avons fêté son anniversaire et nous avons amené un gâteau qui avait la forme d’une maison. On a développé une forme d’humour noir, ici et là.

« Un nouveau chemin » ou « Sans retour possible »

Le conseil local et les administrateurs du kibboutz nous encouragent à revenir à Kfar Aza pour redresser la région sud et pour pouvoir montrer l’image de la victoire que nous espérons tous. Matan et moi sommes arrivés à la conclusion que nous sommes incapables de revenir. Je ne veux plus de ça pour mes enfants. Si j’avais encore des doutes avant le 7 octobre, ils ont été dissipés.

Je veux repartir de zéro dans un endroit où il n’y a pas le bruit des balles. Je fais partie d’un groupe de familles dont l’ordre du jour est « Nous avons suffisamment souffert, ça suffit ». Nous voulons déménager tous ensemble et nous cherchons un nouvel endroit où vivre. Je parle ici d’environ 20 familles sur 40 qui ont annoncé qu’elles ne retourneraient pas au kibboutz.

Dans quelques jours, nous sommes supposés avoir droit à un camping-car à Shefayim. C’est un projet qui a été mis en place à cause de la guerre et à cause du nombre d’évacués. La demande est croissante et il n’y aura pas assez d’espace pour tout le monde. Les familles en deuil et les familles dont les enfants sont encore petits sont prioritaires.

Ce camping-car à Shefayim est une habitation que nous pourrons occuper plus longtemps. Si nous le désirons, nous pourrons même rester après le départ d’une partie de la communauté qui va s’installer au kibboutz Ruhama, dans neuf mois. Un retour au kibboutz n’est pas envisageable dans un proche avenir parce qu’il faudra d’importants travaux de remise en état – et qu’il y a encore tout un travail psychologique qui reste aussi à effectuer pour guérir les âmes des habitants.

La majorité des membres de la communauté ne souhaitent pas retourner au kibboutz avant la fin de la guerre, alors Ruhama se présente comme une autre solution intermédiaire. Je ne suis pas sûre qu’un grand nombre de membres s’installeront là-bas, il semble donc que le kibboutz soit en train de s’effondrer – ce qui est triste.

J’ai lancé un groupe, sur WhatsApp, pour les familles qui ne veulent pas revenir, un groupe qui s’appelle « Nouveau Chemin ». Nous sommes en contact avec le Mouvement des kibboutzim et avec les administrateurs de Kfar Aza de manière à ce qu’ils comprennent qu’une solution est nécessaire pour ceux qui ne veulent pas retourner là-bas ou pour ceux qui n’ont pas encore pris de décision, qui ont besoin de plus de temps. L’objectif est de prendre notre temps. C’est la raison pour laquelle nous restons pour le moment à Shefayim dans l’attente d’une solution permanente.

« Nouveau Chemin », c’est un peu comme le bâton dans les roues des rêves qui nous sont vendus concernant la remise en état du sud du pays. On nous a promis tous les luxes : des salles de gym, des piscines, des terrains de jeu (…) Tout ce dont vous avez toujours rêvé, vous l’aurez ! Je veux tout – mais pas à proximité de Gaza. Pourquoi est-ce que celui qui achèterait une maison à cet endroit où je suis née, où j’ai grandi, pourrait bénéficier de toutes ces prestations alors que de mon côté, je vais être négligée une fois encore ?

Le quotidien

Matan et moi travaillons et les enfants ont leur routine. Je touche un salaire par l’école dans laquelle je travaille et Matan vient de trouver un nouvel emploi dans le secteur de la high-tech. Avant le massacre, il travaillait à l’imprimerie de Beeri, il testait des logiciels. Tant que nous vivrons à Rishpon, l’État nous versera 200 shekels par jour et par adulte et 100 shekels par enfant.

J’ai un ami qui vit à Abirim. Ils ont évacué de façon indépendante et quand ils se sont enfin installés, qu’ils ont trouvé une école et une crèche, ils ont dû acheter une autre voiture pour aller au travail et emmener les enfants au jardin d’enfants. Au moins, pour nous, tout se trouve au même endroit.

Mais une fois par semaine, j’enseigne à Sde Tzvi et je suis de retour heureusement avant la fin de la maternelle, une heure et quart de trajet à chaque fois. Le reste du temps, je suis à l’atelier.

L’atelier a été établi dans l’hôtel en hommage à Livnat Kutz et à tout ce qu’elle a inspiré. A l’école primaire de Shaar HaNegev, il y avait un atelier qu’avait ouvert Livnat et où elle travaillait en particulier sur les artisanats traditionnels : la menuiserie, la céramique, la broderie et le tricot.

Actuellement, il y a des cours à l’atelier du matin au soir. Je vais aux cours de poterie et j’aide à choisir les enseignants qui souhaitent y intervenir.

C’est ainsi que j’ai découvert Colors of Hope (« Les couleurs de l’espoir »), une initiative lancée après le 7 octobre par Guy Bar Lev, un habitant d’Herzliya qui a ouvert un centre de commandement pour l’équipement des personnes évacuées. Un jour, il a peint un décor de ses mains. Les gens étaient enthousiastes et c’est ainsi que l’idée a germé : des peintures d’enfants du sud qui sont vendues dans le pays et dans le monde entier et qui peuvent également être utilisées comme matériel de hasbara – ou diplomatie publique.

L’idée est de redonner de la lumière à la vie et le sentiment que l’on peut influer sur son avenir et sur ce que l’on ressent. Un enfant fait un dessin, le dessin est vendu lors d’une exposition, l’argent va à la famille de l’enfant, et l’enfant acquiert un sentiment de pouvoir et de capacité. C’est un moyen efficace de surmonter le traumatisme.

Il y a deux semaines, une exposition « Colors of Hope » a eu lieu à Rinatya, et d’autres villes nous accueilleront bientôt. Tout est nouveau, en pleine préparation. Mon travail consiste à faire le lien entre les communautés du sud et l’initiative, et entre cette dernière et les influenceurs et artistes qui veulent nous faire de la publicité. Je trouve également des lieux qui peuvent et veulent accueillir des expositions.

Trois mois avant le 7 octobre, Livnat a créé une œuvre intitulée « A Doll’s Wings » (« Les ailes d’une poupée »). Il s’agissait d’un projet en cours lié au recyclage et à une vision du « placemaking » (une forme d’urbanisme qui met l’accent sur les personnes plutôt que sur les structures).

Les ailes, composées de centaines de pièces de vieux jouets, ont été accrochées à un abri anti-atomique situé à côté du réfectoire de Kfar Aza et ont survécu à l’assaut. Le 28 octobre, Livnat aurait dû fêter son 50e anniversaire. Elle avait toujours dit qu’elle ne voulait pas de cadeaux et que nous devrions plutôt faire du bénévolat. Nous avons donc transformé cette journée en une journée d’art et d’artisanat pour la communauté et j’ai fait une reconstitution des ailes ici à Shefayim, que nous avons accrochées dans l’atelier.

Vous êtes-vous laissée aller au deuil ?

Oui, j’ai pleuré mes amis disparus mais je n’ai pas pu me rendre à leurs funérailles. Un jour, j’ai marché vers la mer et j’ai lâché au vent leurs noms et quelques mots sur chacun d’entre eux. J’ai organisé une sorte de cérémonie d’adieu personnelle. En privé. J’ai envoyé des mots au vent en regardant l’horizon et la mer.

Il m’arrive de m’effondrer, et je pense que cela se produit principalement autour de l’absurdité et de l’incertitude dans lesquelles nous vivons.

Lorsque j’eus fini de mettre en place les programmes éducatifs mais que je n’avais pas encore trouvé Colors of Hope, j’ai sombré et suis tombée malade. Soudain, tout s’est effondré, physiquement et émotionnellement.

Avez-vous l’impression d’avoir changé ?

Oui, au niveau de la confiance accordée. Je n’ai confiance en personne pour me protéger et prendre soin de moi. Ni l’armée, ni l’État. J’ai compris que je devais prendre soin de moi et de ma famille. Je suis ce en quoi je crois et je ne me soucie plus de ce que les autres disent, ce qui est nouveau pour moi.

Je fais ce que je peux pour aider ma communauté. Une de mes bonnes amies a perdu son mari et ne peut pas se concentrer sur l’avenir pour l’instant, seulement sur la survie. Le présent. Elle aussi, comme moi, se trouve entre deux feux. Chaque fois que je l’informe de l’évolution de « Nouveau Chemin », elle me dit : « Merci de faire cela aussi pour moi. »


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