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Moïse de Tétouan (par Sylviane Serruya)

Contributions

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Née à Oran, en Algérie, dans une famille juive « assimilée », qui avait gardé les trad ilions liées à son origine judéoespagnole et su conjuguer cette double identité française et juive malgré les antagonismes potentiels.

C’est après avoir quitté l’Algérie pour la France avec sa famille que Sylviane SBRRUYA a pris pleinement conscience de son judaïsme, la guerre des 6 jours et l’inquiétude existentielle pour Israël ayant éveillé son intérêt pour l’histoire juive en général et la pratique religieuse en particulier.

Après des études de langue et de littérature espagnole à l’institut Hispanique de Paris, elle a en 1975 soutenu une thèse de doctorat consacré aux judéo-espagnols de Salonique, puis enseigné l’espagnol en collège, lycée et prépa, parallèlement à une vie de famille nombreuse de 4 enfants et 11 petits-enfants.

Militante engagée en faveur d’Israël et pour la défense et la mémoire du peuple juif; elle a fondé en 2005 à Vitry-sur-Seine le Comité pour la défense des juifs déportés de cette commune entre 1942 et 1944, et fait poser une plaque à leur mémoire dans un établissement scolaire. Elle a aussi participé à la sensibilisation des élèves à la Shoah.
Sa passion pour la généalogie et pour l’histoire l’a naturellement conduite à écrire ce livre sur sa famille.

L’oeuvre : « Moïse de Tétouan, Sa mémoire en héritage …

Dans cette fresque historique et sociale, oscillant entre la biographie et le récit historique, entre le roman et le document, l’auteure fait découvrir l’histoire de ses ancêtres, mais aussi celle d’une partie du peuple juif.

La figure ancestrale de son bisaïeul, Moïse SERRUYA, né en 1854 à Tétouan et décédé dramatiquement en 1891 à Oran où il émigra, sert de point de départ d’une fresque historique et sociale pour rappeler l’histoire des « Mégorachim », ses aïeux chassés d’Espagne en 1492 par Isabelle La Catholique, et de ses ancêtres installés à Tétouan – appelée autrefois la « Petite Jérusalem » – soumis à la condition humiliante de « dhimmis » au Maroc, puis investis de la citoyenneté française après leur installation en Algérie, grâce au décret Crémieux, qui exacerba l’antisémitisme virulent et violent des colons français et provoqua simultanément et souvent à l’instigation de ces mêmes colons des attaques antijuives de la part des arabes musulmans, jaloux et aigris par la différence de traitement faite aux Juifs.

Son récit fait revivre au lecteur des épisodes méconnus ou peu connus de l’histoire juive comme celle des pirates juifs, de héros juifs tétouanais, de la révolte des Spahis, ou encore de la spoliation des indigènes musulmans en Algérie. Et de très nombreux autres.

La vie de son bisaïeul, Moïse, lui permet aussi de rappeler les différentes traditions et étapes de la vie juive dans le quartier juif d’Oran ou au Village Nègre où elle résida avec sa famille.

Ce travail de mémoire s’est déclenché au décès de son père auquel elle a voulu rendre hommage et le remercier des principes d’éducation et de l’héritage transmis, transmission qu’elle accomplit ainsi elle-même pour sa propre descendance.
Ce parcours est dédié à tous ceux dont les ancêtres expulsés d’Espagne ont connu l’errance, la dhimmitude et l’exil pour devenir citoyens français.


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