Le dessous des cartes – Au lendemain de Yom Haatsmaout. Par Daniel Saada LPHinfo
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Publié le 22 mai 2024
Au lendemain de Yom Haatsmaout, mes sentiments très variés. D’abord et avant tout, celui de la conviction immense et profonde de la justesse de la cause sioniste, celle qui a conduit à l’avènement de notre Etat il y 76 ans.
Cette année plus encore que toutes les autres années, nous comprenons le sens réel de la création de l’Etat d’Israël, Etat nation du peuple juif.
A l’heure où les actes antisémites se multiplient à une vitesse exponentielle, partout sur la surface du globe, où les Juifs sont visés parce que Juifs dans toutes les sphères les plus élevées et censées être les plus protégées, où les accusations les plus farfelues mais aussi les plus infamantes sont proférées à l’encontre d’Israël exactement comme elles l’étaient hier à l’encontre des Juifs, je crois sincèrement avoir ressenti pour Yom Haatsmaout combien il est bon qu’Israël existe.
Que se passerait-il si nous n’avions pas d’Etat pour nous représenter, pour y trouver refuge, pour nous permettre de nous exprimer en tant que Nation libre et indépendante, alors qu’à nouveau resurgit de toutes ses forces la bête immonde de la haine et du mépris?
Certes cette journée de l’Indépendance est profondément marquée par les circonstances tragiques de la guerre que nous sommes contraints de continuer de livrer pour nous défendre, mettre à bas le Hamas et le Hezbollah, ramener nos otages et permettre aux centaines de milliers d’Israéliens évacués de pouvoir retourner dans leurs foyers.
Parmi les accusations infamantes lancées contre Israël, il y a celle qui incrimine Israël de commettre un génocide à Gaza. Cette accusation est au cœur du dispositif et de la stratégie de mensonge et de calomnie de nos ennemis, relayée par tous ceux qui ont pris le parti de les défendre et de les soutenir sans aucun égard pour la vérité et la matérialité des faits.
Les déclarations et les preuves fournies par Israël ne les intéressent pas. Disons qu’à la limite, on pourrait le comprendre, même si il est difficile d’admettre préférer donner du crédit à une organisation terroriste et reconnue comme telle par l’ensemble de la communauté internationale plutôt qu’à une démocratie.
Mais même les récents développements intervenus et émanant d’autorités indépendantes, prouvant que cette accusation de génocide est totalement infondée ne changent rien à la situation.
La Présidente de la Cour de Justice internationale de la Haye qui a statué sur la plainte de l’Afrique du Sud s’est exprimée la semaine dernière dans une émission phare de la BBC pour « corriger ce qui a été rapporté dans les médias » et insister sur le fait que la cour «n’avait absolument pas décidé que l’allégation de génocide était plausible».
Quelqu’un s’est il ému?
Le Conseiller à Sécurité Nationale américain, Jake Sullivan a déclaré avant-hier encore après que le Porte Parole du département d’Etat américain l’ait fait à plusieurs reprises lors de ses points de presse dans les dernières semaines : “Nous ne pensons pas que ce qui se passe à Gaza soit un génocide. Nous rejetons fermement cette affirmation”.
Qui a repris cette affirmation provenant d’un des hommes les mieux renseignés au monde sur ce qui se passe sur la surface du globe terrestre ?
L’ONU, oui l’ONU elle-même, sans doute à contre-cœur, par le biais de deux de ses agences et organes les plus favorables aux Palestiniens. Je parle du bureau de coordination des affaires humanitaires le “OCHA”, et l’UNICEF qui n’a jamais manqué une occasion d’accabler Israël ont tous les deux publié des rectificatifs sur le nombre des victimes à Gaza, certaines statistiques étant divisées par deux ou même par trois et surtout, surtout confirmant que l’immense majorité des victimes de Gaza ne sont pas des femmes et des enfants ce qui revient à confirmer que nous traquons et éliminons essentiellement des terroristes du Hamas.
Y-a-t-il un média, un universitaire, un intellectuel, une personnalité politique à travers le monde qui a demandé à s’excuser de nous avoir accusé en vain de cette infamie ?
Evidemment non, car incriminer, diffamer, blâmer et accuser les Juifs et leur Etat de tous les maux et de toutes les abominations demeure malheureusement la règle commune.
Rien n’a changé, mais, pas tout à fait car aujourd’hui, nous célébrons les 76 ans de notre indépendance comme un peuple libre, sur la terre de ses ancêtres, la terre de Sion et de Jérusalem.
Daniel Saada est l’ancien ambassadeur d’Israël en France.