D’Odessa à Nir Oz. Une histoire linguistique du pogrom – Elena Guritanu (K La Revue)
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Publié le 21 juin 2024
« Pogrom » est le terme par lequel le souvenir de la persécution en Europe de l’est a trouvé à s’inscrire dans la mémoire juive. Mais quand apparaît-il, et avec quel usage ? Pour ce texte, Elena Guritanu s’est plongée dans les dictionnaires des deux derniers siècles, afin de retracer l’histoire de ce terme qui, parce qu’il désigne une horreur indéniable, a lui-même été l’objet d’omissions et de dénégations.
Odessa, 1821, 1859, 1871. Elisavetgrad, Kiev, Varsovie, Balta, 1881. Odessa, 1881. Kishinev, 1903. Kishinev, Jytomir, Rostov-sur-le Don, 1905. Białistok, 1906. Reliées par les frontières de l’Empire tsariste et par un mot russe qui dit la dévastation. Pogrom.
Apparu au cours du XIXe siècle, le mot pogrom entre dans les dictionnaires de langue russe en 1897. Le Dictionnaire encyclopédique Brockhaus et Efron – version russe de l’Encyclopédie Brockhaus, publiée en Allemagne depuis 1808 – s’enrichit alors d’un court article, ayant pour entrée le mot pogrom – dérivé du verbe russe gromit (громить – détruire, anéantir), lui-même ayant pour ancêtre étymologique le « tonnerre », grom, auquel se greffa le perfectif po. L’article est bref et ne comporte pas de définition à proprement parler mais un renvoi vers l’expression attaque d’une partie de la population contre une autre.
Un pogrom n’a donc, au départ, rien de spécifiquement « juif ». Le massacre des Arméniens en Turquie et sur le territoire de l’actuel Azerbaïdjan, entre 1915 et 1916, fut d’abord qualifié de pogrom, avant d’être redéfini comme génocide, à la naissance juridique du terme, en 1948. À contrario, l’émeute anti-juive d’Odessa de 1821 fut appelée pogrom a posteriori, lorsque le mot entra dans l’usage de la langue russe.
Le renvoi de « pogrom » à « attaque d’une partie de la population contre une autre » n’est cependant pas innocent. La locution est l’intitulé quasi exact de l’article 269, portant sur la « Responsabilité en cas d’attaque ouverte d’une partie de la population contre une autre » de l’Ordonnance impériale des sanctions, équivalent du code pénal de l’époque. Adopté le 9 décembre 1891, cet article de loi mentionne, pour une première fois dans l’histoire de législation russe, les « ainsi appelés pogroms juifs ». Car c’est justement en raison du nombre de pogroms anti-juifs dans l’Empire russe, à la fin du XIXe siècle – plus de 100 pogroms éclatèrent rien qu’en 1881, après l’assassinat d’Alexandre II – et afin d’en punir les auteurs, que fut promulguée cette nouvelle loi, sanctionnant ainsi des délits jusqu’alors punis par l’article 38, pour bouïstvo, « débauches » ou « troubles » à l’ordre public. Si, dans les faits, les sanctions appliquées étaient minimales voire inexistantes, elles confèrent néanmoins au pogrom son statut de crime, et selon une froide réalité statistique, celui de crime anti-juif.
La version de 1913 du Dictionnaire encyclopédique de Pavlenkov[1] conserve au pogrom son entrée, mais procède selon une logique inverse : un article séparé est dédié aux pogroms anti-juifs, dont la définition mentionne la notion de pogroms communs (погромы общие).
Les populations juives de l’Empire, elles, font aisément l’économie d’une telle distinction : le yiddish s’était, depuis des décennies, emparé du mot russe pogrom, sans lui accoler d’épithète. Tout comme il l’avait fait pour prizyv, l’appel au service militaire, lorsque Nicolas Ier rendit la conscription des Juifs obligatoire, au début de son règne, en 1826, ou comme pour oukaze, tchaïnik ou balalaïka, ainsi que pour d’innombrables autres mots russes entrés dans la réalité juive, puis dans l’usage de la langue.
Une chanson yiddish, qu’il est impossible de dater avec exactitude, témoigne dans sa version sur le pogrom de Kishinev – auquel elle est dédiée bien que, vraisemblablement, elle lui préexiste – de l’appropriation du mot pogrom dans son titre :
Dos lid funem keshenever pogrom – Chanson sur le pogrom de Kishinev (דאָס ליד פֿונעם קעשענעװער פּאָגראָם).
Le dernier jour de Pâque
Un nouveau razkaz[2]fut donné :
Que les Juifs restent cachés,
Sortir dans la rue leur est interdit.
Oy, doux Dieu du ciel,
Regarde donc en bas, vers la terre,
Vois le tumulte et le chaos,
Les Juifs, valent-ils encore quelque chose ?
Une maison de trois étages
A été détruite jusqu’au sol,
La literie déchirée ;
Les plumes s’envolaient dans le vent.
Dans les plumes, ils marchaient
Comme en hiver dans la neige.
Les femmes étaient battues ;
Les hommes déchirés en deux.
Doux Dieu du ciel
Regarde donc vers la terre,
Les Juifs ont-ils péché au point
De ne plus rien valoir ?
Car il existe, de cette chanson, autant de versions que de « villes du massacre ». Les violences anti-juives se déchaînant particulièrement lors de grandes fêtes religieuses, le massacre de Kishinev s’inscrit dans une tragique série de pogroms de Pâques[3]. Il suffisait de changer de nom de ville.
Le pogrom de Kishinev de 1903 occupe cependant, dans l’historiographie mondiale, une place particulière. Aujourd’hui encore, il vaut symbole. Non par son nombre de victimes, 49 personnes tuées et plus de 500 blessées – inférieur à celui d’Odessa ou à celui de Rostov-sur-le-Don, bien plus meurtriers avec leurs centaines de victimes juives assassinées –, mais par le retentissement qu’il provoqua, secouant le monde occidental de toute la violence de son horreur. Pour reprendre les termes de Steven Zipperstein, c’est avec le pogrom de Kishinev que l’histoire fait tilt[4].
Considéré, a posteriori, comme précurseur de la Shoah, le pogrom de Kishinev devint, avant Buchenwald et Auschwitz, un archétype de la brutalité anti-juive. Il cristallise l’élaboration du mythe antisémite qui sert d’élément déclencheur aux émeutes : pour celui de Kishinev de 1903, l’accusation de meurtre d’un enfant chrétien par des Juifs et la prétendue permission du tsar de « battre les Juifs à Pâques ». Il est aussi le premier dont il existe des clichés photographiques et qui fit l’objet de nombreuses pétitions et publications internationales. On lui doit également Le Protocole des sages de Sion, cette scandaleuse falsification que son auteur, Kroushevan, rédacteur en chef du journal antisémite Le Bessarabe, laissa en héritage au nazisme.
Pogrom (פּוֹגרוֹם) était devenu un mot courant en langue hébraïque après la série de pogroms perpétrés dans l’Empire tsariste durant la période qui suivit l’assassinat d’Alexandre II, entre 1881 et 1884. La réalité de la langue fonctionne en parfait miroir de la réalité des êtres ; l’emprunt russe y est donc entré, via le yiddish, en même temps que la barbarie qu’il désigne.
C’est également Kishinev qui fit entrer le mot pogrom dans la langue française, ainsi que dans de nombreuses langues européennes. En français, le mot est attesté pour la première fois en 1903, sous sa forme francisée, pogrome. Entrée tardive, cependant, si on la compare à l’anglais, qui atteste de l’emploi du mot dès 1882, dans le New English Dictionary, où pogrom est défini comme « émeute contre des Juifs »[5].
De façon très singulière, l’hébreu en est également précurseur : il s’empare du mot pogrom (פוגרום) dans les années 1880, suivant de près le yiddish, car le lui empruntant. Amené en Palestine par les Juifs fuyant les pogroms de l’Empire russe, le mot entre dans la langue parlée, mais reste toutefois aux portes des dictionnaires hébraïques en voie d’élaboration. La langue dans laquelle écrit, dès 1904, Yossef Haïm Brenner, l’un des fondateurs de l’hébreu moderne, est, certes, pavée de mots yiddish et russes, les équivalents en hébreu n’existant pas encore ; cependant, les premiers dictionnaires établis par Eliezer Ben-Yehouda – lui-même arrivé en Palestine en 1881 et décidé à faire de l’hébreu une langue vivante bien avant d’avoir quitté la Lituanie – ne comportent pas d’entrée pour pogrom.
Or, à l’instar du yiddish, pogrom (פּוֹגרוֹם) était devenu un mot courant en langue hébraïque après la série de pogroms perpétrés dans l’Empire tsariste durant la période qui suivit l’assassinat d’Alexandre II, entre 1881 et 1884. La réalité de la langue fonctionne en parfait miroir de la réalité des êtres ; l’emprunt russe y est donc entré, via le yiddish, en même temps que la barbarie qu’il désigne.
L’on peut aisément supposer qu’il fût relégué à l’oralité de l’hébreu, comme le furent d’autres mots yiddish, russes, polonais, roumains ou lituaniens, arrivés en même temps que les Juifs fuyant la zone de résidence ; pogrom étant un vocable trop « yiddish », trop diasporique, pour intégrer formellement l’hébreu moderne. L’on peut aussi supposer l’hébreu ne voulait précisément pas de ce mot-là– un rejet tel un espoir de laisser non seulement le mot mais aussi les pogroms russes en-dehors d’Eretz Israël.
Le poème « Dans la ville du massacre », écrit au lendemain du pogrom de Kishinev – où Haïm Bialik fut dépêché par la Commission historique juive d’Odessa afin d’en recueillir les témoignages –, parle de « massacre », de « tuerie », d’« hécatombe », d’« enfant écartelé vivant » et de « tant et tant d’histoire terrifiantes », sans nommer le pogrom de son nom russe. Le pogrom de Kishinev était désigné en hébreu par le mot tevah (טֶבַח), « massacre », et ne récupéra son nom russe que bien après Kishinev, lorsque les langues européennes adoptèrent le mot pogrom pour nommer la tuerie qui y eut lieu.
Si les encyclopédies contemporaines de l’hébreu donnent une brève définition du mot pogrom sans le dater, les dernières éditions du Nouveau dictionnaire Sapir renvoient encore, tout comme le dictionnaire de Ben-Yehouda, au mot tevah.
Le mot hébreu pogrom (פּוֹגרוֹם) resta ainsi associé au pogrom de Kishinev et à ceux de l’Empire russe. C’est également en référence à Kishinev qu’il fut employé après le 7 octobre 2023, non comme signifiant désignant les attaques, mais comme signifié de comparaison. Une tevah comparable au pogrom. Vu d’Europe, et sans autre mot pour en dire l’horreur, un pogrom.
La langue russe elle-même, avant le pogrom de Kishinev, maintient la vague de pogroms des années 1880 en état d’anomie, selon la notion que Durkheim conceptualisa dans les années 1890. La première entrée encyclopédique du mot pogrom (погром) date, comme nous venons de le voir, de 1897.
Le pogrom de Kishinev était désigné en hébreu par le mot tevah (טֶבַח), « massacre », et ne récupéra son nom russe que bien après Kishinev, lorsque les langues européennes adoptèrent le mot pogrom pour nommer la tuerie qui y eut lieu.
Bien après les pogroms de Bessarabie de 1903 et 1905 et l’appropriation du mot par les langues occidentales, cette « tradition » d’anomie en langue russe fut perpétuée, sous des formes plus ou moins ostensibles, par l’autocratie soviétique et post-soviétique.Le tome 24 de La Grande encyclopédie soviétique, publiée en 1932, comprend un long article dédié aux « pogroms juifs en Russie », qui fait état de plus de 180 victimes juives des pogroms survenus entre 1918 et 1921, ainsi que de plus de 300 enfants restés orphelins, tout en occultant ceux qui se déroulèrent sous la dynastie des Romanov. Il passe également sous silence les pogroms perpétrés par le corps de la cavalerie rouge de Boudienny, l’acolyte de Staline, dans la région du Don. De même, l’article tait la mention « renvoi aux archives » que Lénine, « l’homme le plus humain » de l’Union soviétique, apposa à la demande écrite de la Section juive de la VKP[6], suppliant de mettre un terme à ces crimes.
La Petite encyclopédie soviétique, publiée 7 ans plus tard, comprend, elle aussi, à l’article 354, une entrée pogrom, qui porte sur les pogroms anti-juifs et les massacres arméno-tatars dans le Caucase du Sud. L’article relate des violences physiques et des pillages dont les Juifs ont été victimes, sans jamais évoquer leur assassinat. Selon cette bible soviétique en 10 tomes, des « tueries féroces » anti-juives n’auraient eu lieu qu’en Allemagne.
L’édition de 1940 de La Grande encyclopédie soviétique contient encore le mot pogrom. Ensuite, la fabrique stalinienne de l’histoire le fait disparaître des dictionnaires russes. Les éditions de 1953 et 1955 de la même encyclopédie passent ainsi de pogreshnost (погрешность, « faute ») à pogrouzochnye mashiny (погрузочные машины, « véhicules utilitaires »), sans se soucier des pogroms que le « petit père des peuples » a soutenus puis initiés contre les Juifs de l’URSS, pendant que les troupes soviétiques affrontaient la Wehrmacht[7]. De même, L’Encyclopédie historique soviétique de 1968 tait le mot pogrom, remplaçant son entrée par pod znamenem marksizma-leninizma (под знаменем марксизма-ленинизма, « sous la bannière du marxisme-léninisme »), bannière sous laquelle les pages de la honte furent effacées de l’histoire russe.
Les éditions successives du Dictionnaire encyclopédique soviétique, publiées dans les années 1980, du début de l’époque brejnévienne du « réalisme socialiste » et jusqu’à la « pérestroïka » de Gorbatchev, contiennent environ 80 mille entrées, plus que le double comparé au Dictionnaire encyclopédique de Pavlenkov de 1913, mais aucune pour pogrom. De même, le Grand dictionnaire encyclopédique, dictionnaire russe de référence, publié en 1998, passe de pogreshnost à pogrouzchik (погрузчик, « chargeur », « transporteur ») sans, entre les deux, de pogrom. Le mot apparaît bien à l’article antisémitisme, mais invite le lecteur à aller chercher les exemples ailleurs, en Allemagne.
De Staline à Gorbatchev, le pogrom russe demeure un signifié sans signifiant.
Certains dictionnaires russes contemporains – par erreur involontaire ou par leg soviétique – en font toujours l’omission, tel Le Dictionnaire encyclopédique d’Ozhegov (Толковый словарь Ожегова), qui fait état du mot погромщик, « pogromiste », lui donnant pour sens premier фашистский погромщик, « pogromiste fasciste », sans aucune entrée pour pogrom ni évocation des pogroms anti-juifs.
Après la chute de l’URSS, 15 mille documents originaux témoignant de la destruction des Juifs en Russie ont été vendus par les héritiers du régime soviétique, pour un prix dérisoire : les archives du KGB, désormais étatisées, étaient devenues trop chères à entretenir. Par un heureux concours de circonstances, ces originaux se retrouvèrent entre les mains d’un acheteur respectable – le United States Holocaust Memorial Museum, inauguré à Washington en 1993, qui est à la fois un institut de documentation et de recherche sur l’histoire de la Shoah, et un mémorial érigé en souvenir des millions de personnes assassinées pendant l’Holocauste.
Également garants de cette mémoire, les dictionnaires occidentaux conservent le nom pogrom (en français, également sous sa forme francisée – pogrome) dans son acception spécifique, de massacre perpétré contre les Juifs : « Attaque accompagnée de pillage et de meurtres perpétrée contre une communauté juive, en particulier dans l’Empire russe, entre 1881 et 1921 », selon la définition donnée par le dictionnaire Larousse ; et dans son acception générique plus large, d’« émeute sanglante dirigée contre une minorité ethnique ou religieuse ».
Le Webster’s New World dictionary of the American language assemble les deux acceptions en une seule entrée encyclopédique : « Pogrom (russ. desolation) – an organised massacre, as of Jews in Czarist Russia » ; le spécifique venant ici illustrer le générique – un massacre organisé, tel celui des Juifs dans la Russie tsariste.
En quelque occurrence qu’il apparaisse, où qu’on le lise ou l’entende, pogrom charrie dans son sillage sémantique des vestiges de l’Empire russe, et exhale comme un relent de XIXe siècle. Dans ses mémoires, Jours d’affliction. Le Pogrom de Kishinev de 1903[8], Moisei Slutskii, contemporain et témoin des pogroms de Kishinev de 1903 et de 1905, les espérait à jamais révolus, confinés dans ce « siècle passé » – le XIXe, pour Slutskii, qu’il évoque tout au long de son récit –, malgré leur irruption dans les premières décennies du siècle nouveau. Car la modernité devait avoir raison de l’antisémitisme et des pogroms, comme la vaccination a eu raison des maladies infectieuses, tablait le directeur de l’hôpital juif de Kishinev.
Espoirs insciemment déçus que ceux de ce médecin juif de Bessarabie, décédé en 1934, avant les massacres de Juifs sous Staline, avant la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, et avant le pogrom – dont le sens moderne est désormais élargi à l’attentat – du 7 octobre 2023, en terre d’Israël, au XXIe siècle.
Tevah, pogrom.
Odessa, 1821, 1859, 1871. Elisavetgrad, Kiev, Varsovie, Balta, 1881. Odessa, 1881. Kishinev, 1903. Kishinev, Jytomir, Rostov-sur-le Don, 1905. Białistok, 1906. Białistok, Kaunas, Lviv, Riga, Iaşi, 1941. Kielce, 1946. Kfar Aza, Beeri, Nir Oz, 2023.
Elena Guritanu
Notes
1 | Florentii Fiodorovich Pavlenkov, fondateur, en 1907, de la maison d’édition éponyme, à Saint-Pétersbourg. |
2 | Mot russe signifiant « récit », ici utilisé par allitération à la place de oukaze. |
3 | Plusieurs pogroms éclatèrent en Russie à l’occasion des fêtes de Pâques, en 1882, 1883 et 1884. Ailleurs que dans l’Empire russe, le pogrom de Lisbonne, ou la tuerie de Pâques de 1506, commença un dimanche de Pâques. |
4 | Steven Zipperstein, Kishinev and the Tilt of the History, Liveright Publishing Corporation, 2018. |
5 | L’acception plus large du mot pogrom, au sens de « émeute contre une communauté ou un groupe » apparait dans le New English Dictionary Supplement de 1906. |
6 | Section juive du Parti communiste de l’Union soviétique. |
7 | 1,5 million de Juifs sont assassinés en URSS par les nazis, entre 1941 à 1945. Staline soutient, au départ, la rédaction d’un Livre noir censé recueillir les témoignages de ces massacres, puis, lorsque le livre révèle la participation des populations locales aux pogroms, il en censure la publication et devient bourreau à son tour. |
8 | Moisei Borissovich Slutskii, Jours d’affliction. Le Pogrom de Kishinev de 1903 (В скорбные дни. Кишинёвский погром 1903 года), Kishinev, 1930, réédition Nestor Istoria, 2019. |